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  • Photo du rédacteurDavid Sanglier

Financer le bas de bilan

Le bas de bilan désigne les éléments comptables figurant dans le bas du bilan, à savoir, les éléments à court terme coté actif et passif. Différents outils peuvent aider les dirigeants à financer ces éléments.


Qu’est-ce que le « bas de bilan » : rappels

Le « bas de bilan » correspond aux besoins opérationnels courants de l’entreprise, à savoir : payer ses fournisseurs, rémunérer ses employés, constituer d’éventuels stocks nécessaires à l’activité, être à jour de ses charges et cotisations sociales ainsi que des impôts et taxes en tous genres. Le tableau de trésorerie, son suivi et son actualisation régulière assistent l’actionnaire-dirigeant.

Le bas de bilan désigne, à l’actif, l’actif circulant, et au passif, les dettes court-terme.

En phase de démarrage, ce sont bien souvent les apports personnels des dirigeants ou, plus tard, certains apports en comptes courants qui permettront de financer le bas de bilan. Une fois l’activité lancée, l’objectif est de dégager une rentabilité suffisante afin de couvrir les besoins opérationnels de base.


Les différents outils de financement du bas de bilan

Optimiser les délais de paiement

Le premier outil de financement à envisager est d’optimiser les délais de paiement en se gardant une marge de manœuvre. Trois axes d’optimisation peuvent être mis en œuvre.

CONSTITUER LE NIVEAU DE STOCK « JUSTE »

Le premier axe consiste à retenir le niveau de stock « juste » compte tenu de l’activité de l’entreprise concernée. L’enjeu est d’éviter de constituer des stocks inutiles qui immobilisent du cash et pourraient devoir être dépréciés.

À cet effet, les indicateurs de suivi opérationnels (KPIs pour key performance indicators) et leur suivi régulier (mensuel, hebdomadaire, voire quotidien dans certaines industries) sont indispensables.

Ce qui n’est pas suivi et tracé ne peut être amélioré ! Investir dans un outil de suivi opérationnel efficace (logiciel ou simple tableau Excel parfaitement maîtrisé) peut être une première « source de financement », grâce à la bonne gestion induite.


RACCOURCIR LES DÉLAIS DE PAIEMENT CLIENTS

Le deuxième axe d'optimisation du financement du bas de bilan consiste à raccourcir, autant que faire se peut, les délais de paiement des clients, voire obtenir des avances et acomptes, s’assurer de leur solvabilité et mettre en place un suivi systématique en cas de retards de paiement. Ce sont autant de pistes opérationnelles qui peuvent être au cœur du business model de l’entreprise.

Les modèles d’abonnement SaaS (Software as a Service en anglais ou logiciel en tant que service en français), dans lesquels les logiciels sont payés annuellement par les clients avant même le démarrage de la prestation, sont sources d’inspirations.

Il convient, dans ce cadre, d’attirer l’attention sur la notion de dépendance client. Nombre de besoins de financement urgents (voire majeurs) de certaines entreprises sont causés par la défaillance d’un client important. Remédier à une trop forte dépendance client limite tout besoin de financement ultérieur.


PAYER SES FOURNISSEURS EN FONCTION DE LEURS PROPRES DÉLAIS DE PAIEMENT

Le troisième axe concerne le paiement des fournisseurs. Un équilibre doit être trouvé entre payer le plus tard possible (dans les limites légales et contractuelles) et gérer le processus de paiement et les coûts organisationnels induits. On observe, notamment dans les petites structures, que l’organisation des paiements à des moments fixes libère du temps au(x) dirigeant(s), leur permettant d’aller chercher des (nouveaux) clients ou de produire davantage.

Ces principes de base peuvent sembler lointains quand sont évoqués les besoins de financement du bas de bilan d’une entreprise. La pratique observée au quotidien auprès d’entreprises performantes est qu’elles n’ont pas (ou peu) de besoins de financement de bas de bilan parce que ces principes sont intégrés au cœur de leur processus organisationnel.

D’autres outils de financement incluent les découverts bancaires (pour des besoins ponctuels !) ou des mécanismes réguliers tels que l’affacturage (voir ci-après).


Focus sur l’affacturage

UN OUTIL DE FINANCEMENT « SOUPLE »

L’affacturage est une méthode répandue pour financer le besoin en fonds de roulement (BFR). Réservé aux entreprises BtoB, l’affacturage permet d’obtenir rapidement le cash relatif aux créances clients. Celles-ci sont cédées au factor, société spécialisée qui n’est pas forcément une banque. Cette dernière achète la créance et se charge elle-même de son recouvrement, moyennant une commission d’affacturage.

Les clients concernés sont souvent des grands comptes dont les créances sont perçues comme certaines et liquides. Un montant minimal de créances est exigé pour mettre en place ce type de mécanisme.

L’affacturage est un outil de financement souple, permettant d’accompagner la croissance de l’entreprise et de se prémunir contre les retards de paiement ou impayés. Il est revenu en force depuis quelques années, les offres des factors ayant été adaptées aux petites et moyennes entreprises. Ce mécanisme est régulièrement utilisé par de nombreuses entreprises BtoB, y compris celles qui bénéficient déjà d’une situation de trésorerie confortable.


LE COÛT DE L'AFFACTURAGE

Le coût de l’affacturage inclut :

  • la commission d’affacturage, qui rémunère la gestion du poste clients et la protection contre tout risque de défaillance. Le factor gère tous les aspects du poste clients à la place de l’entreprise, à savoir la tenue des comptes, l’identification et l’imputation des paiements, les relances, les procédures de recouvrement, autant de sujets qui n’ont pas à être traités en interne. Cette commission représente un pourcentage du chiffre d’affaires TTC confié au factor. Il est à noter que l’affacturage est mis en place sur des lignes clients identifiées ;

  • la commission de financement, qui correspond au taux d’intérêt sur le montant financé jusqu’au paiement de la créance par le client. Elle s’apparente à une forme de crédit bancaire à court terme, de type Euribor 3 mois + marge en fonction du volume concerné.

L’affacturage peut être confidentiel, c’est-à-dire que l’entreprise conserve la gestion du poste clients et le client concerné n’est pas informé de l’existence du contrat d’affacturage. Les factors proposent aussi des services d’affacturage à l’export ou de paiement comptant des fournisseurs moyennant escompte (« affacturage inversé » ou « reverse factoring »).


Quelques autres modalités usuelles de financement à court terme (inférieures à 1 an)

Le tableau de synthèse présenté ci-après permet de faire un tour d’horizon des modalités les plus courantes (hormis celles analysées précédemment) de financement à moins d’un an auxquelles peuvent recourir les entreprises, en particulier les PME.


Dans le cadre de nos pratiques, nombre de clients utilisent un mix de découvert bancaire (pour un besoin limité), de crédit à court terme (pour un besoin ponctuel) et d’affacturage (régulier) pour financer l’opérationnel courant et le bas de bilan associé.

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