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  • Photo du rédacteurDavid Sanglier

Financer son entreprise en période de crise

Les périodes de crise, qu’elles soient macroéconomiques ou spécifiques à l’entreprise, se traduisent le plus souvent par la recherche de financements et d’éventuels problèmes d’obtention. La crise sanitaire Covid-19 connue au début de l’année 2020 et qui se poursuit en est un exemple significatif. Exceptionnelle par sa nature, elle s’est aussi traduite par des mesures d’ampleur inégalée qui ont pu, en partie, en atténuer les conséquences, ou tout au moins les reporter à court terme. Comment faire face en période de crise ? Voici nos conseils en 5 points clés.


Focus sur la trésorerie

En période de crise, la première priorité est bien sûr la trésorerie, l’objectif étant d’éviter la cessation de paiements et ses conséquences.

Le tableau de trésorerie sur les 12 à 24 mois devient et doit rester le principal outil de gestion.

Selon le degré d’urgence et l’ampleur, la trésorerie doit être suivie et contrôlée mois par mois, semaine par semaine, voire jour par jour dans les cas les plus extrêmes. Tous les mécanismes de gestion des postes clients, fournisseurs et stocks sont à prendre en compte.


C’est l’opportunité, en fonction de la proximité avec les clients, fournisseurs, partenaires, voire employés, de voir avec eux dans quelle mesure ils peuvent soutenir l’entreprise. Osez, ceux-ci sont parfois plus avenants qu’on pourrait le penser. Tout actionnaire-dirigeant, aussi accompli soit-il, a connu des périodes de crises ou de tensions financières !


Se rapprocher de ses banquiers habituels

Ce conseil paraît évident… et pourtant, bien souvent là encore, certains actionnaires-dirigeants attendent trop longtemps. Des mécanismes de financement peuvent être mis en place quand la situation est encore présentable et défendable en interne, ce qui empêche la spirale infernale de se déclencher. Le maître mot est donc anticipation.


Gérer le court terme… tout en s’attaquant aux fondamentaux !

Les crises font le plus souvent remonter à la surface des enjeux structurels (trop longtemps) mis sous le tapis.


À cet égard, deux axes d’analyse, sous forme de questions, sont à retenir :

-1er axe d’analyse : quel(s) est(sont) le ou les deux sujets de fond qui impacte(nt) le plus l’activité de l’entreprise et sa performance et a(ont) besoin d’être réglé(s) ? Pour une analyse efficace, s’en tenir à un ou deux sujet(s) est essentiel car on ne peut pas tout faire, et ce, encore moins en période de crise. Corrélativement, d’autres questions se posent : l’offre a-t-elle besoin d’être ajustée pour mieux répondre aux besoins du marché ? S’agit-il d’un manque d’agressivité ou de suivi commercial ? Certains coûts sont-ils adaptés à la structure ? Quels sont les atouts de l’entreprise sur lesquels capitaliser ?

-2e axe d’analyse : quelles sont les deux ou trois actions (grandes ou petites) qui peuvent avoir le plus d’impact pour relâcher la pression financière ? Là encore, pour une analyse efficace, ces actions doivent être spécifiques, précises, ciblées et réalisables dans un délai raisonnable.

À la croisée de ces deux axes, se trouve une solution au sujet de financement, de façon directe car elle permettra de générer le cash nécessaire, et de façon indirecte parce qu’elle permettra de convaincre les partenaires de soutenir l’entreprise dans cette période difficile.


Renforcer ses fonds propres

S’agissant des fonds propres de l’entreprise, en période de crise, il convient de se poser les questions suivantes : l’entreprise a-t-elle besoin de renforcer ses fonds propres ? Si oui, comment peut-elle le faire ? Est-ce le moment en tant qu’actionnaire-dirigeant de faire ce qui aurait déjà dû être fait ?

Dans de telles circonstances, le ressenti est que ce n’est surtout pas le bon moment en raison de l’impact sur la valorisation potentielle de l’entreprise. Mais y-a-t-il vraiment un bon moment ? Et surtout, quels en seront les bénéfices ? Faut-il envisager d’autres typologies d’opérations ?


S’entourer et se fixer une limite

Se fixer des échéances, et les critères à respecter

Enfin, se fixer une échéance et des critères à respecter pour prendre certaines décisions est essentiel. Si l’actionnaire-dirigeant s’est entouré pour mieux affronter les difficultés, il peut voir la situation autrement, adresser des angles morts, soutenir les efforts par de nouvelles énergies et surtout se sentir enclin à respecter les décisions envisagées.

Ce tableau est donné à titre indicatif compte tenu des informations disponibles au 13 avril 2021. Pour un état des lieux à date : https://www.entreprises.gouv.fr/fr/covid-19-toutes-mesures (voir également partie 5 « Financer le haut de bilan », sous partie « Emprunts et garanties BPI France - Les dispositifs spécifiques dans le cadre de la crise sanitaire Covid-19 »).



Focus sur la médiation du crédit


Sans que l’entreprise soit en période ou en situation de crise, elle peut avoir du mal à obtenir certains financements, notamment auprès des banques. Créé en 2008, le mécanisme de médiation du crédit permet d’établir un dialogue, suite au refus d’une banque d’accorder le renouvellement d’un découvert ou d’une autre ligne de crédit, le rééchelonnement d’une dette, un crédit (trésorerie, équipement, crédit-bail…), une caution ou garantie, une réduction de garantie par un assureur-crédit.


Ce refus, qui doit être motivé par la banque, peut être lié à des doutes sur la capacité de l’entreprise à rembourser le prêt, les évolutions de sa performance actuelle ou prévisionnelle, ou sa cotation dégradée.


Dispositif gratuit et confidentiel, la médiation du crédit aux entreprises permet de rétablir le dialogue entre l’entreprise et ses partenaires financiers et vise à̀ faciliter la recherche de solutions communes.


Le chef d’entreprise peut prendre directement contact via le site mediateur-credit.banque-france.fr, et compléter son dossier en ligne. Le médiateur prend contact dans les 48 heures suivant le dépôt du dossier.


Pendant la durée de la médiation, les concours bancaires existants sont maintenus. La majorité des dossiers soumis à la médiation bénéficie d’une issue favorable.


Pour les entreprises en procédure amiable et en procédure judiciaire, les dossiers sont examinés au cas par cas. Pour les entreprises en cessation des paiements, la médiation du crédit ne peut pas intervenir et invite l’entreprise à prendre contact le plus rapidement possible avec le greffe du tribunal compétent.



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