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  • Photo du rédacteurDavid Sanglier

Réussir sa demande de financement bancaire

Face à la pression réglementaire, les banques veulent identifier de façon prudente les zones de risques et la capacité de résilience de l’entreprise souhaitant bénéficier d’un financement bancaire. Pour réussir « l’examen de passage », la qualité des éléments clés communiqués à l’établissement bancaire et les garanties données sont des incontournables à maîtriser.


Financement bancaire : une affaire de confiance… à formaliser

La pression réglementaire se poursuit et les banques cherchent plus que jamais à minimiser leurs risques. Elles ont besoin d’être convaincues de la faisabilité du projet, de la capacité de l’entreprise à rembourser aussi bien les emprunts actuels que ceux qui sont demandés. Elles cherchent, en toute logique, à identifier et comprendre les zones de risques, et à apprécier la résilience de l’entreprise et de ses actionnaires-dirigeants face à d’éventuels accidents de parcours. Par ailleurs, l’interlocuteur au sein de l’établissement bancaire sera rarement le décisionnaire. Il a besoin à la fois d’être convaincu du dossier et d’avoir les éléments lui permettant de le défendre en interne.

La confiance développée entre l’entreprise et son dirigeant, d’une part, et la banque et son représentant, d’autre part, prend tout son sens. Dans le cas d’une nouvelle relation, cette confiance doit être créée. Les antécédents de financement de l’entreprise et de son dirigeant y contribuent, et un certain formalisme est à respecter afin d’éviter des délais additionnels, voire des suspicions inutiles.


Le dossier de financement

Des documents incontournables

Ce formalisme commence par l’élaboration d’un dossier de financement. Dans la pratique, chaque banque demande des éléments un peu différents, en fonction de ses processus internes et du projet spécifique. Néanmoins, il existe quelques passages obligés, c’est-à-dire des documents incontournables, en principe systématiquement demandés :

  • un Kbis de moins de 3 mois de l’entreprise, voire de ses filiales ou de la société-mère en fonction de l’entité qui demande le financement et de celles qui seront parties prenantes (si caution éventuelle, etc.) ;

  • les états financiers sociaux et/ou consolidés détaillés (bilan, compte de résultat, annexe) ainsi que les liasses fiscales des 3 dernières années ;

  • le budget détaillé et le business plan ;

  • la cotation FIBEN (banque de données - Fichier bancaire des entreprises de la Banque de France) ou la cotation volontaire de l’entreprise, fournissant une opinion externe sur la capacité de l’entreprise à rembourser ses engagements financiers et offrant un a priori positif (ou pas) sur la demande de financement ;

  • une présentation synthétique de l’entreprise et du projet ;

  • les éventuels rapports d’experts (montrant la valeur de l’actif sous-jacent, par exemple) ;

  • les contrats relatifs au projet (par exemple, draft du contrat d’acquisition dans le cas du rachat d’une entreprise) ;

  • les assurances éventuelles (assurance hommes-clés, par exemple).


Focus sur la note de synthèse

Bien que certains dossiers de financement se limitent parfois au partage de documents existants (à l’instar des quatre premiers points), la réalisation d’une note de synthèse sur l’entreprise et le projet spécifique est recommandée : quelle que soit la proximité du banquier avec l’entreprise, ce dernier traite un certain nombre de clients en parallèle et lui rappeler les éléments clés est préférable. L’entreprise évolue et une note de synthèse, à jour, lui fournit une base solide pour défendre le projet en interne.

Quelques éléments financiers clés

Certaines métriques sont à soigner dans le cadre de la demande de financement. Elles visent à bien comprendre et apprécier la capacité de l’entreprise à générer du cash ainsi que la solidité de sa structure d’endettement. De l’analyse de ces éléments par le banquier dépendra l’obtention du financement… ou pas.

Le quantum de financement des immobilisations à acquérir

S’agissant de financements d’immobilisations, la notion de proportion/quantum à financer est importante. Les banques financent rarement 100 % du besoin à couvrir afin de s’assurer qu’elles ne sont pas seules à « prendre tous les risques », le solde étant financé par l’entreprise ou ses actionnaires. Ce pourcentage varie en fonction de la nature du sous-jacent.


La capacité d’autofinancement de l’entreprise (CAF)

La capacité d’autofinancement (CAF) permet d’apprécier le niveau de confort de l’entreprise pour faire face aux besoins d’exploitation (besoin en fonds de roulement-BFR, en particulier), aux investissements envisagés (y compris dans le cadre du projet à financer), ainsi qu’aux remboursements d’emprunts.

La capacité de remboursement

Les banquiers sont particulièrement sensibles au nombre d’années de capacité d’autofinancement nécessaire au remboursement des dettes de l’entreprise (ratio de capacité de remboursement) ou, pris autrement, à la capacité d’autofinancement normative comparée aux annuités de remboursement des dettes. La capacité de remboursement est donc, elle aussi, un des éléments financiers clés à produire lors de la demande de financement bancaire.


Le « gearing »

Défini comme la dette financière nette du cash divisée par les capitaux propres, le gearing (ou son voisin le ratio d’endettement) permet d’apprécier la solidité de la structure financière et de mettre en évidence d’éventuels besoins de renforcement des fonds propres. Il limite, de fait, le montant total de dette accessible.


La couverture des frais financiers

Correspondant aux frais financiers en pourcentage du chiffre d’affaires, ce ratio est regardé par certaines banques pour apprécier le poids du financement comparé à l’activité de l’entreprise. Ce pourcentage s’apprécie en fonction de l’activité et du secteur de l’entreprise.


Combiner l’analyse de tous ces éléments, à la fois « à date » et en dynamique

Aucun de ces éléments pris séparément ne donne une vision suffisante de la capacité de l’entreprise à obtenir le financement demandé.

Les facteurs de risques identifiés et l’aisance de l’entreprise à faire face aux imprévus, impactent directement l’appréciation de ces éléments. Cela peut amener à considérer plusieurs scénarii ou réaliser des calculs de sensibilité (par exemple, en fonction des taux de change ou des coûts de matières premières).

Les réponses permettant de mitiger les risques et/ou l’identification de ressources à ce jour inexploitées ou sous-utilisées générant du confort additionnel, peuvent faire la différence. C’est la conjonction de l’analyse de ces éléments à la fois à ce jour et en dynamique qui détermine l’obtention d’un montant et de modalités de financement en accord avec la situation et les perspectives de l’entreprise.


Le sujet des garanties

Un autre point essentiel à prendre en compte en cas de financement bancaire est la notion de garanties données au financeur. En effet, la plupart des banques demanderont des garanties qui peuvent s’appuyer directement sur l’actif financé (équipement ou immobilier, par exemple), être apportées par l’entreprise elle-même (nantissement de titres) ou par ses actionnaires (cautions personnelles des actionnaires-dirigeants ou de la société-mère dans le cadre d’un groupe).

Les dispositifs mis en place par BPI France peuvent se révéler utiles dans ce cadre. À cela, peuvent s’ajouter des assurances décès-invalidité pour les personnes-clés.

Il convient d’anticiper les enjeux et le coût éventuel de ces garanties. L’acte se révèle aussi important que le montant, en tant que message d’engagement délivré aux partenaires financiers qui accompagnent l’entreprise.

Dernier point enfin, les banques ayant chacune leurs critères individuels, il convient de s’armer de patience et de faire jouer la concurrence sur les conditions financières obtenues, les garanties demandées et les covenants imposés.


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